Au Phonographe, si l’on devait parler du Maroc, ce serait pour parler d’Adil Hiani. En effet, lorsqu’on l’a découvert sur le label Cosmo Records, on est tout de suite tombé sous le charme du projet. Par la suite quand on a appris que c’était un des seuls, ou peut-être même l’unique label marocain de musique électronique, on a voulu en savoir plus. Ce jeune producteur plein de talent, a bien voulu partager avec nous sa vision des musiques électroniques au Maghreb et nous parler un peu de son travail.

-Bonjour Adil, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Adil Hiani, je suis né à Casablanca, j’ai 22 ans, je suis producteur de musique et étudiant parallèlement.

-Comment as-tu découvert la musique électronique?

J’ai appris à mixer à l’âge de 13 ans avec mon cousin (DJ KEY). A l’époque je mixais essentiellement du Hip Hop. Par la suite, j’ai découvert la musique électronique lors de mes premières dates en club. Au début comme tout le monde j’écoutais de la musique assez commerciale, car on n’a pas la chance d’avoir un large choix de musique à découvrir au Maroc, contrairement au gens qui vivent à Londres ou Berlin.. Aujourd’hui grâce à l’effervescence d’Internet, j’ai pu développer mes connaissances et ma culture musicale.

-Cette culture Underground est-elle rare au Maroc ?

En fait, elle est quasi-inexistante, même si certaines personnes essayent de l’implanter un peu plus, ça reste très léger…

-Est-ce si chaotique que ça ?

Malheureusement il n’y a pas de scène électronique underground au Maroc, seule  une minorité de marocains écoutent du «bon son». La plupart de ces personnes vivent encore à l’étranger. Concernant la vente de musique électronique au Maroc, elle est inexistante, nous somme obligés d’acheter ou de télécharger notre musique sur internet, sur des sites étrangers.

-Vis-tu toujours au Maroc ?

Je ne sais pas si je dois répondre par oui ou par non (rires), car en fait j’ai toujours vécu à Casablanca mais dans une semaine je vais m’installer en France à Toulouse pour finir mes études.

-As-tu des échos de ce qui se passe dans le Maghreb par rapport à cette musique?

Oui, j’étais récemment en Tunisie pour une soirée à Hammamet, j’ai beaucoup aimé le public Tunisien, ce sont des gens qui savent écouter et apprécier la bonne musique, la scène est en plein essor, il y a de supers bons bookings. J’ai vraiment hâte de rejouer là bas, ce fut un réel plaisir et une fierté de jouer après tous les événements qui se sont déroulés en Tunisie cette année.

-Tu fais partie de Cosmo Records, peux-tu nous présenter le label?

En effet, je suis fier de faire parti de l’unique label de musique électronique underground dans l’Afrique du nord.Cosmo Records est un label Franco-Marocain créé par Laurent Grumel entre 2009 et 2010. C’est un jeune label qui avance très bien pour le moment, de nombreux gros artistes ont déjà signé, comme Masomenos, Nima Gorji, Argenis Brito… Le concept de ce label est d’allier musique électronique et acoustique, tous les morceaux sont réalisés en studio avec la participation de musiciens locaux et étrangers. De nombreux projets sont en cours mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant. Par ailleurs, je sors mon nouvel EP sur COSMO fin novembre (Vinyl + Digital). LONGUE VIE à COSMO !

-Ton dernier Ep avec Masomenos a eu un bon écho. Comment s’est faite la collaboration? Est-ce compliqué de travailler avec un duo sur une production?

Masomenos est un duo (Adrien et Joan) que j’aime beaucoup, j’ai eu la chance de rencontrer Adrien à Casablanca pendant l’enregistrement, ça s’est super bien passé, c’est une personne qui nous a beaucoup aidé et qui nous a guidé sur le bon chemin… Nous avons passé  deux jours en studio avec des musiciens locaux: Maalem Mahjoub et Senhaji. Le résultat c’est: un EP de qualité, une super collaboration et surtout une expérience unique. Pour finir je remercie toute l’équipe Phonographe, à très vite!

Ecouter le podcast exclusif d’Adil Hiani pour Phonographe